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2006-2007

 

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Tout bouge, tout progresse
Tout se ricochette et se réverbère
D’un point à un autre pas de ligne droite
D’un port à un port un voyage
Tout bouge, moi aussi
Tout symbole a une chair
Tout songe une réalité.
(O. Milosz)

La ligne de travail..., (Michel Tallaron)

Nous travaillons de la matière concrète..., (Bertrand Louis)

 

Nous travaillons de la matière concrète. Bien qu'habités par des idées, des textes, des réflexions, des rêves, des théories, nos travaux sont réalisés avec des éléments bien concrets.
Parce que le Vivant, moteur de la création, est concret...
Ou simplement parce que les corps, les lumières, les espaces, les sons avec lesquels nous travaillons sont des éléments concrets.

Ce que nous cherchons à réaliser, c'est faire en sorte qu'un peu de la nature profonde de l'humain se dévoile, surgisse, et que quelque chose bouge durablement en nous tous.

Nous mettons en avant la recherche sensible d'une connaissance de la nature humaine et universelle. C’est une recherche qui nous paraît fondamentale parce qu’en méconnaissant sa nature profonde, l'humain méconnaît gravement son environnement. En s'ignorant il ignore l'Autre. En se méprisant il méprise les autres formes de vie ; il perd ainsi le fil qui le relie à l'immensité du cosmos.

Nous cherchons donc à établir un dialogue entre l'intérieur et l'extérieur. Nous cherchons un art de l'exposition, qui n'est pas sans risque.
Ce travail devrait concerner chacun d'entre nous. Il en découle que la question des moyens qu’il requiert devrait également nous concerner tous. C’est dire si cette question est d’ordre éminemment politique. Que l’origine des moyens financiers soit publique ou privée, le problème ne peut pas se poser en des termes aussi simples. Le problème réside surtout dans l’action politique qui a souvent fait défaut.

Or aujourd’hui, la situation s’est considérablement dégradée puisqu’il semble que l’homme politique ait choisi de retirer totalement ce problème de sa mission. Que le travail que nous défendons soit de plus en plus menacé est donc une chose certaine, et comment ne pas s’en inquiéter ? Comment ne pas s’inquiéter lorsqu’à la faveur d’une certaine ambiance politico médiatique, nous entendons sur divers sujets circuler des thèses de plus en plus abracadabrantes ?
Il devient même insupportable de constater la circulation d’idées insidieuses qui sapent certains édifices intellectuels que nous regretterons bientôt amèrement, et de voir des instances censées faire autorité se lancer allègrement dans des entreprises de démolition de la connaissance.
Il devient complètement absurde de sentir peser à ce point le joug de la compétition et de la rentabilité, dont personne ne connaît ni les tenants ni les aboutissants, et de voir la société se transformer en une gigantesque machine de guerre aliénante.
Il est hallucinant qu'on essaie quotidiennement de nous faire croire que créativité rime avec compétition et inventivité avec recherche du profit, tant ces analogies sont opprimantes pour qui n’est à la conquête d’aucun pouvoir. Il suffit de constater le lissage des médias pour se faire une idée de la prétendue créativité du grand capital.

Il y a déjà plus de 350 ans, Descartes avait avancé quantité d'arguments rationnels pour distinguer l'homme de la machine. Nous ne sommes guère plus avancés aujourd’hui. Et nous baignons dans un tel flou matérialiste qu’il faudra bientôt recourir à un surmatérialisme, comme jadis certains ont recouru au surréalisme.


Pour notre part, le concret dans lequel nous travaillons ne sera bientôt plus fait que de contraintes si nous n’y prenons pas garde. Aussi allons-nous lutter encore pour trouver la liberté de tenter, de faire, de créer. Et nous allons encore prendre du temps
– « du temps libre ».


Bertrand Louis, septembre 2007.

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