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Créations…
les nouveaux chantiers
Quel regard ? Quel poète ?
Pour observer la vue en creux, celle qui déforme et nous joue des tours.
En début de saison, nous mettrons en chantier, au travers de lectures-échanges, l’univers d’ETA HOFFMANN, avec le motif de L’homme au sable qui arrache les yeux des petits enfants ; et les analyses de Pierre PEJU, L’ombre de soi-même.
Viendra ensuite l’auteur contemporain norvégien JON FOSSE, avec Quelqu’un va venir et le motif du double, de l’image en miroir et de l’ombre portée. Ce texte fera l’objet d’une création dans le courant de la saison, dans un lieu chargé de mémoire : le château du Richou, à 15 KM de Vienne. Autre lieu en recherche…
Un nouveau cycle s’amorce pour les deux années à venir : Après Jonas, qui fut (et reste) notre compagnon de recherche durant plus de deux ans, nous mettons en chantier le Cantique des Cantiques… toujours le thème du regard…« Maintenant il lui dit
Tes yeux sont des colombes…
Parce qu’il n’est pas possible en vérité
Que soit discernée et reconnue la magnificence
Qui est celle du verbe,
Si d’abord on n’a pas reçu les yeux de la colombe,
C’est-à-dire l’intelligence spirituelle »
Claire Patier
- Le Chant du Bien-Aimé –
Le Cantique
des Cantiques
création 2009
Une lecture attentive des cent dix-sept versets qui le composent révèle deux plans de signification qui se marient, un plan humain, où l’auteur met en scène un homme et une femme unis par l’amour, et un plan cosmique relatif à la création entière.
N’y voir qu’une histoire d’amour éliminerait – consciemment ou non – les vastes horizons d’où cet amour surgit et dans lequel il se meut. C’est dans l’universalité du réel que naît l’amour.
Ainsi la poésie marie-t-elle l’humain au cosmos. Elle voit le réel sous la forme d’un homme et dans cet homme la totalité de l’univers.
L’unité de l’œuvre se dégage, comme celle d’une symphonie, des thèmes qui la composent et s’y affirment tour à tour. Le cantique est traversé par le triple thème de la création, de la chute - ou de l’exil – et de la rédemption. Sur le plan de l’accomplissement de l’homme, le corps intègre son logos.