Texte
: Le livre de Jonas
de l’auteur hongrois Mihály
BABITS
Traduction française de Nicolas ABRAHAM
(Flammarion – Paris 1981)
Mise en scène et scénographie :
Michel TALLARON
Assistant : Bertrand LOUIS
Recherche sur le mythe de Jonas
et collaboration littéraire
: Pierre DOMEYNE
Jeu : Alain Sergent, Philippe Vincenot
Création musicale : Alexis CIESLA
Création vidéo : Bertrand LOUIS
Décors : Laurent
EYRAUD
Créations lumières : Antoine
FOUQUEAU
co-production
Théâtre de Vienne –
scène conventionnée
scène Rhône-Alpes,
avec le soutien
de la Verrière des Cordeliers,
de la Ville de Ste Colombe,
de la Ville de Vienne, du Conseil Général de l’Isère
et de la Compagnie Nationale du Rhône.
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Le
livre de Jonas, épopée tragi-comique d’un symbolisme
profond, montre Babits au sommet de la virtuosité. Il modifie
à peine l’histoire biblique. L’oeuvre est condensée
en moins de quatre cents vers où les intonations d’Homère
et de Shakespeare
se mêlent aux accents des psaumes et du roman réaliste.
Sous sa plume cette histoire, sans rien perdre de sa simplicité
naïve, est devenue un symbole éternel, le symbole de la
condition faite au poète au sein de la cité.
Jonas et le cas Jonas
Nicolas Abraham
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Dans
cette injonction divine - lève-toi
et va… à Ninive - nous pourrions entendre : lève-toi
et va vers toi-même…vers cette ombre, ce chaos intérieur,
cette confusion - Ninive - et pacifie-la. Ne va pas vers ce qui n’est
pas toi, cesse cette fuite en avant, deviens Jonas – voilà
ta mission. Mais Jonas fait le sourd, et s’éloigne de ce
lieu où il est assigné. Il prend ses distances - s’écarte
de lui-même, de ce corps qu’il est - remet les masques et
les fanfreluches et reprend son rôle. Celui de victime d’abord,
pour exceller dans celui de l’idolâtre jaloux. Ce cache-cache
avec lui-même prend des allures tragi-comiques : A s’éloigner
de soi, on finit par se perdre. Reste le retour à la case départ
- nécessaire engloutissement balénaire pour trois jours
et trois nuits - c’est alors le face à face originel. Dans
ce « Je Te vois – Tu me vois » il retrouve la mesure
de sa destinée. C’est dans une contraction jubilatoire
qu’il est rejeté au sec. Commence alors la naissance du
prophète – poète, de la parole bouleversante.
Michel
Tallaron
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